Les drames sont à l’Histoire ce que les mots sont à la pensée, on ne sait jamais s’ils la façonnent ou s’ils se bornent à la refléter.
Amin Maalouf
Extrait de Le Premier Siècle après Béatrice, Éditions Grasset, 1992
Sitaudis.fr : Revue off
Là, il y aura oracle de Bernard Noël par François Huglo 27/04/2024
Les fantômes comme les chats choisissent leurs maîtres, Daniel Sangsue par Jacques Barbaut 26/04/2024
Jules Vipaldo, Pour qui sonne le douglas ? par Michael Foucat 24/04/2024
du9 : L'autre bande dessinée
De quoi Astérix et Gaston deviennent-il le nom ? 26/04/2024
Sawako Kabuki 25/04/2024
A Love Letter To The One I Made 24/04/2024
Nous avons le plaisir de vous présenter
« Une histoire romaine »
(Sabine Wespieser éditeur, 2023)
de et par Louis-Philippe Dalembert
Le samedi 9 décembre 2023 à 19 h à la librairie (sur réservation)
Tiraillée entre deux mondes que sépare le Tibre, Laura a bien du mal à s’affranchir des puissantes figures féminines qui ont marqué sa prime jeunesse : rebelle de pacotille dans le bouillonnement politique et culturel des années 1970, elle est insensiblement ramenée à sa double lignée, aristocratique et juive.
Sur la rive droite, dans le quartier huppé de Prati, la contessa veille à tenir son rang et à sauver les apparences, malgré les revers de fortune chez les De Pretis : avare d’effusions, elle fascine sa petite-fille par ses récits de la tradition familiale. Elle n’a pourtant pas hésité à se séparer de l’impressionnante bibliothèque accumulée au fil des siècles, pour continuer de recevoir tout ce que Rome compte d’hôtes d’importance. Et quand sa fille Elena, la future mère de Laura, à qui elle désespérait de trouver un bon parti, lui présente enfin Giuseppe, peu lui importe qu’il soit juif, l’essentiel étant qu’il ne soit pas dans la gêne et que l’union soit bénie par l’Église.
Son mariage conduit Elena à s’éloigner de son envahissante comtesse de mère et à s’installer rive gauche, dans l’immeuble de la Via Giulia où règne zia Rachele : la plantureuse vieille dame, dont les poches débordent de dragées qu’elle distribue avec générosité, initie Elena, et plus tard Laura, à l’histoire de sa famille non pratiquante qui s’enorgueillit de lointaines racines romaines. Les lois raciales et la guerre l’ont durablement marquée, elle qui, avec sa fratrie, a été miraculeusement sauvée de la déportation grâce à un réseau de résistants.
Maître dans l’art de tresser ces fortes destinées, Louis-Philippe Dalembert emporte le lecteur par l’intelligence, la finesse et l’humour avec lesquels il évoque ce double héritage. Le personnage principal de son allègre roman n’en reste pas moins la ville de Rome, dont l’écrivain dessine un éblouissant portrait – nourri par sa connaissance intime de l’histoire, des charmes et des secrets de la Ville Éternelle.
Photo : Sophie Bassouls
Louis-Philippe Dalembert est né à Port-au-Prince et vit à Paris. Il a publié depuis 1993 chez divers éditeurs, en France et en Haïti, des nouvelles, de la poésie, des essais et des romans. Depuis 2017, ses romans paraissent chez Sabine Wespieser éditeur : Avant que les ombres s’effacent a remporté le prix Orange du Livre et le prix France Bleu/Page des libraires ; Mur Méditerranée (2019) a été lauréat du prix de la Langue française, du prix Goncourt de la Suisse et de la Pologne et finaliste du prix Goncourt des lycéens ; Milwaukee Blues a été finaliste du prix Goncourt, choix Goncourt de la Suisse et de l’Espagne et lauréat du prix Patrimoine de la BPE ainsi que du prix des Lecteurs des Écrivains du Sud. Pensionnaire de la Villa Médicis (1994-1995), écrivain en résidence à Jérusalem et à Berlin, professeur invité dans des universités étasuniennes et suisses, l’auteur a également vécu et travaillé à Rome pendant une dizaine d’années.
Entrée 6 € / Prix réduit 4 €
(Sur réservation)